Vous êtes ici : Accueil > l'UMR > Prématuré - L'urgence d'agir

Inserm - Le magazine n° 60

Prématuré - L'urgence d'agir

​​​​​

Publié le 2 mars 2024
Dans ce dossier grand Format de l’INSERM sur la prématurité, réalisé par Simon Pierrefixe, les travaux de l'équipe MAB2 sur la protéine circulante EG-VEGF, aussi dénommée PROK-1, sont exposés parmi les pistes prometteuses du diagnostic et/ou de la prise en charge de cette grande pathologie de la grossesse.​
Toutes les dix minutes, un enfant naît de façon prématurée en France. La prématurité est bel et bien un enjeu de santé publique. Pour améliorer sa prise en charge, des actions sont nécessaires au niveau de la pratique clinique et de la recherche médicale, qui tente de répondre aux besoins des cliniciens. Par ailleurs, les aspects psychosociaux de la prématurité, en particulier en matière de prévention en amont de la grossesse et sur le suivi à long terme des enfants nés trop tôt, constituent un grand problème de santé publique. Cliniciens et chercheurs de l’Inserm sont donc à pied d’œuvre pour faire progresser les connaissances et la prise en charge de la prématurité.​

Extrait :

Prédire les grossesses à risque
Former les professionnels de santé pour repérer les femmes les plus vulnérables, réduire les inégalités sociales territoriales, améliorer la prévention ou encore limiter l’exposition aux polluants environnementaux permet de réduire la prématurité, et donc la mortalité infantile associée. Néanmoins, toutes les causes et facteurs qui influent sur le risque de prématurité ne sont pas établis. Identifier les femmes enceintes les plus à risque d’accoucher précocement et de façon spontanée reste un défi pour la recherche. « De nombreux travaux sur les biomarqueurs estimant ce risque ont été entrepris mais le candidat idéal n’a pas encore été identifié », poursuit le Pr ​Tiphaine Raia-Barjat, gynécologue obstétricienne au CHU de Saint-Étienne et membre de l’équipe MAB2. Mais cela est peut-être sur le point de changer. Des recherches menées par l’équipe du Dr Nadia Alfaidy, directrice de recherche Inserm au CEA de Grenoble, sur une cohorte de 200 femmes enceintes a en effet identifié un biomarqueur potentiel : EG-VEGF (pour endocrine gland-derived vascular endothelial growth factor) aussi dénommé PROK-1. Derrière cet acronyme se cache un facteur de croissance impliqué dans le contrôle de l’angiogenèse et l’inflammation des tissus, notamment ceux du placenta et membranes foetales. Or, les femmes de cette cohorte qui ont accouché de façon prématurée avaient toutes dans le sang des taux d’EG-VEGF très élevés à la fin du 2e et au début du 3e trimestre par rapport à celles qui ont accouché à terme. « Ces résultats très encourageants restent à confirmer sur d’autres cohortes, travaux en cours au sein de l’équipe MAB2. Des résultats préliminaires sur des modèles expérimentaux suggèrent que le EG-VEGF pourrait constitué un biomarqueur prédictif de la prématurité », se réjouissent le Pr Tiphaine Raia-Barjat et le Dr Nadia Alfaidy.
​ ​


Haut de page