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Fait marquant | Prix

4 projets soutenus par la Ligue Rhône-Alpes Contre le Cancer


​​​​​​La Ligue Régionale Contre le Cancer de l’Isère a retenu 4 projets en soutien des équipes de Biosanté. La cérémonie de remise des prix s’est déroulée le 6 décembre 2024 au Conseil Départemental, à Grenoble.
Publié le 24 février 2025

Quatre projets de recherche des équipes Biosanté ont été sélectionnés pour être soutenus financièrement par la section iséroise de la Ligue Régionale Contre le Cancer. Les projets des équipes sont examinés par la Conférence de Coordination Auvergne Rhône-Alpes sur proposition du Conseil Scientifique et d’Experts en cancérologie.​​

​Photo lors de la Remise des prix de la Ligue recherche contre le cancer, au Conseil Départemental, à Grenoble, le 6 décembre 2024. © CEA

  • NEUROBIOMAT
Projet conduit par Catherine Picart, responsable du laboratoire Biosanté.

L’objectif de ce projet est d’étudier un cancer pédiatrique, appelé neuroblastome, avec des méthodes de bioingénierie originales. Le neuroblastome a la particularité d’être une tumeur très hétérogène qui nécessite un traitement adapté au cas par cas. Or la chimiothérapie qui est la seule stratégie de traitement possible à ce jour, est une thérapie non spécifique L’approche classique de ce traitement repose actuellement sur l’étude de cellules dans des boites de pétri et sur l’utilisation des médicaments en solution. Cette méthode dans laquelle les cellules sont cultivées sur un support qui n’est pas représentatif des tissus humains provoque des artéfacts, et donc des réponses cellulaires qui seront différentes des réponses cellulaires in vivo. Pour répondre à ce problème, nous reproduirons dans un premier temps, la niche du neuroblastome avec des biomatériaux innovants.
Ces biomatériaux auront différentes porosités, rigidité été compositions chimiques Dans un second temps, nous utiliserons ces biomatériaux pour étudier certains facteurs de croissance, qui seront immobilisés dans le biomatériau été présentés aux cellules du neuroblastome.

  • LIPIDOTS inhibiteurs de MICRO ARN
​Projet conduit par Nadia CHERRADI, responsable de l’équipe Mécanismes d'Invasion dans l'Angiogenèse et le Cancer.

Les microARN (miRs) sont de petits ARN non-codants régulateurs qui répriment l’expression des gènes. Leur dérégulation est impliquée dans la tumorigenèse, la dissémination métastatique ainsi que la résistance aux traitements.

De nombreuses études précliniques et des essais cliniques de phase 1/2 suggèrent que les miRs sont des cibles thérapeutiques prometteuses en oncologie : la restitution de miRs sous-exprimés à l’aide d’oligonucléotides synthétiques ou l’inhibition de miRs surexprimés par des antagonistes artificiels (antimiRs, antagomiRs) dans les cellules cancéreuses inhibe la progression et l’agressivité tumorale.

Cependant, le défi majeur reste l’adressage spécifique et sécurisé de ces molécules au foyer tumoral pour éviter les effets secondaires. Le projet soutenu par La Ligue CCAURA visait à développer une stratégie anti-cancéreuse basée sur la nanovectorisation d’AntimiRs par des nanoparticules lipidiques biocompatibles et biodégradables ou Lipidots, brevetées par le DTBS/LETI du CEA.

Cette étude a été réalisée pour le carcinome corticosurrénalien (CCS), un cancer rare très agressif, pour lequel des miRs oncogéniques identifiés par notre équipe sont impliqués dans le phénotype invasif du CCS et associés à un mauvais pronostic des patients. Nous avons montré que les complexes antimiRs-Lipidots ont un tropisme puissant pour le CCS lorsqu’ils sont injectés in vivo chez des souris porteuses de tumeurs ou dans des tumeurs greffées sur la membrane chorio-allantoïdienne d'embryon de poulet, sans que des effets toxiques ne soient observés. De façon intéressante, les antimiRs-Lipidots ralentissent la croissance de la tumeur primaire mais surtout inhibent la formation de métastases.

Ce travail nous a permis d’apporter la preuve de concept que le ciblage des microARN est une stratégie thérapeutique prometteuse pour le carcinome corticosurrénalien.

  • ​PROK
Projet conduit par le Professeur Mohamed Benharouga de l’Équipe Mécanismes de l'Angiogenèse dans les Barrières Biologiques (MAB2).

PROK1 (ou EG-VEGF) est un ligand circulant de la famille des prokinéticines (PROK). Il possède, en fonction des contextes physiopathologiques, des activités pro/anti-angiogéniques et pro/anti-inflammatoires. PROK1 active deux récepteurs de la même famille : PROKR1 et PROKR2. Dans plusieurs travaux précédents, nous avons montré que PROK1 via PROKR2 est impliqué dans le développement et la progression de plusieurs cancers. Ces résultats suggèrent fortement que PROK1 et son récepteur constitueraient des cibles thérapeutiques contre les cancers PROK-dépendants.

Nous avons ainsi développé des stratégies pour cibler le ligand et son récepteur dont l’utilisation de molécules chimiques anti-PROK1. Nous avons d’abord résolu in silico la structure tridimensionnelle (STD) de PROK1 et de PROKR2 et identifié leurs régions d’interaction.

Par docking moléculaire, nous avons identifié des molécules chimiques capables de bloquer in silico l’interaction ligand-récepteur. Parmi les molécules testées, seules trois présentent un effet inhibiteur de plus de 65%. L’efficacité de ces molécules est en cours d’évaluation au niveau cellulaire.

Nous n'en sommes qu'au début de notre aventure avec cette nouvelle stratégie anti-ligand. Grace au soutien de la ligue contre le cancer, nous avons réalisé la première partie de notre projet. Il convient de remarquer que les applications de ces molécules pourraient concerner un plus large éventail de cancers, car la famille des PROK est également impliquée dans les cancers du poumon et du sein, deux oncopathologies dont les taux de morbidité et de mortalité figurent parmi les plus élevés en France.

  • ONCOTRAP
Analyse Ex vivo du tropisme des cancers rénaux pour une niche osseuse à l’aide d’une puce à métastases.
Projet conduit par Odile FILHOL, Chargée de Recherche Hors Classe de l’équipe Mécanismes d'Invasion dans l'Angiogenèse et le Cancer (IMAC).

​Dans un cas sur trois, le cancer du rein peut évoluer vers l’apparition de métastases, qui seront responsables de la mort du patient. Prédire cet évènement est donc crucial pour anticiper et traiter le patient. ​
Avec ce projet, nous proposons, à l’aide d’une puce de la taille d’une carte de crédit, de mettre au point un test capable de repérer l’émergence de cellules agressives à partir de la tumeur rénale isolée. Ces cellules seront observées et caractérisées afin de trouver des traitements novateurs au cas par cas, pour chaque patient.
Les expériences complémentaires des différents laboratoires impliqués dans ce projet permettent d’envisager la conception de ce type de dispositif, dans un environnement optimal, pour apporter un outil prédictif dans le cadre de la médecine personnalisée du futur.

L’avancée de ce projet ambitieux a été possible grâce à plusieurs collaborations et au soutien de la Ligue Régionale de l’Isère.

La Ligue contre le cancer est le 1er financeur associatif de la recherche contre le cancer en France. Chaque année de nombreux projets de recherche sont soutenus, de la recherche fondamentale, clinique, aux sciences humaines et sociales, toutes les disciplines de la recherche sur le cancer qui peuvent faire avancer les connaissances et permettre des avancées importantes.

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