Le tamoxifène est fréquemment utilisé dans les recherches utilisant des souris génétiquement modifiées car il permet d’induire le transfert, vers le noyau des cellules, d’une recombinase, la CreERT2 qui peut alors supprimer les gènes cibles que l’on souhaite étudier.
Les chercheurs de Biosanté/BAL ont administré du tamoxifène chez le souriceau CreERT2. Dix jours après, ils ont observé une morbidité et une mortalité : le bébé souris avait cessé de prendre du poids et présentait des défauts hématologiques avec une anémie sévère et une désorganisation du lit vasculaire de la moelle osseuse (voir
figure). Ces résultats indiquent que l'activation de CreERT2 par le tamoxifène réduit considérablement la prolifération cellulaire dans la moelle osseuse et la rate. Ils sont dus à un effet secondaire toxique de la Cre recombinase. Cette découverte permet d’améliorer l’utilisation de ces modèles pour une interprétation plus juste du phénotype observé et un gain de temps et de ressources.
Les résultats de cette étude montrent la nécessité d'inclure dans les plans d'expérience des contrôles CreERT2 injectés au tamoxifène, sans ciblage du gène étudié.
Figure : après avoir administré du tamoxifène au souriceau CreERT2, la moelle osseuse du fémur présente des défauts (au niveau des flèches). Image par microscopie confocale : noyau des cellules (bleu) et vaisseaux sanguins (vert).